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 laerte - away we go

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AuteurMessage
SERIAL GHOST-RABBIT.
Loup St-Colombe

Loup St-Colombe

MENSONGES : 15
DATE DE PANDAISON : 11/06/2008
LIEU DU CRIME : Les poubelles.
ARME FAVORITE : Mort-au-rat.

CHECK RABBIT
GENRE: En validation
GENERATION: NIVEAU - en attente.
DANGEROSITE EVALUEE A:
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MessageSujet: laerte - away we go   laerte - away we go EmptyMar 5 Jan - 23:06

Spoiler:

LAERTE KAESO EUGENE de LONGPRE

" Between God and Shit "



    laerte - away we go Louisprades82
    The young lord has arrived, Madam.




    PRENOM(S): Kaeso Laerte Eugène
    NOM: de Longpré
    ÂGE : 25 ans
    ORIGINE : Française
    JOB : Petit employé de bureau aigri. Belliqueux. Et aux longues dents.
    GROUPE : RABBITS - POOR LITTLE CHILDREN

    DAEMON : Dénommée Léopoldine. Jaguar sec et à l'aspect peu engageant. Semblant perpétuellement malade. Ce doivent être ses yeux, légèrement voilés et pleunichards. Sa démarche, également, de trophée de salon, lascive et paresseuse. La bestiole ne semblant jamais chercher qu'une caresse, prête, néanmoins, à tout instant, à choper un bout de viande pour le pétrir de ses crocs, et écouter le bruit jouissif du craquement des articulations. Encore un animal dangereux à souhait. Cela dit, ce n'est pas surprise, vu l'état du maître ... si ?


One day, I have a sad dream.


    L'industrie agro-alimentaire productiviste est accusée de bien des maux. De gaver des poulets, d'engraisser des bestiaux sans tenir en compte du confort de ces bestioles qui vont finir dans votre estomac, peut-être, un jour ou l'autre. A moins qu'on ne trouve un vice à cette viande, et, que d'un hochement de tête, un gentillet contremaître décide que cette viande va faire un détour, et être exclue de la grande chaîne carnivore qui relie la carcasse au rot satisfait d'un bipède.
    Cependant, là ou chacun vient se battre pour le bien-être des bêtes, la société bien-pensante ne s'inquiète plus véritablement de nos autre bestioles préférées. Celles qui mènent qui se battent comme des coqs. Celles sur lesquelles on ne manque pas de faire des paris, en amis bien évidemment. Celles-ci même qu'on gave corps et âme. Et ce dès sa plus petite enfance.
    Je n'ai pas envie de plaindre cette bestiole, néanmoins, je le devrais peut-être.
    Nous n'en sommes pas là, pas encore. Il s'agit encore d'examiner le menu
    ______________________________________________________________________

    [Le manuel de l’éleveur modèle, chapitre 1 : Dresser une bestiole d’exception.]
    [13 ANS]
    La grande bête se lève et rumine, entendant vaguement le caquètement sournois de sa mère au dessus de lui, qui lui pince les biceps, tâte la marchandise avec l’avidité d’une sorcière mangeuse d’enfants. Il ne comprend pas son jaquettage, ne prête qu’une oreille distraite à ses conseils quotidiens, mais cherche d’un regard sombre et hagard, à se dégager de l’étreinte de sa génitrice, qui, toujours piaille, pépie, piaffe d’une impatience électrique. La maman poule se jette cependant aussitôt sur son rejeton, et le traîne hors de son lit blanc, cette carcasse mince et musclé. Qui cesse alors de résister, une fois de plus. Et se laisse entraîner, au rythme du babillage de sa mère, d’abord dans les escaliers, puis, machinalement, la cuisine, où l’attend son bo-bol, son trô-trône, sa cuillère, son festin ? Il s’avachit sur la chaise, qu’il sent légèrement grincer sous son poids, mais n’a pas un seul instant de répit que déjà dans son auge de porcelaine étincelante se déverse une nuée de grains ultra-protéinés. Alors, Kaeso baisse la tête, et de ses mains en coupelle, approche la nourriture de ses lèvres frémissantes, tandis que son estomac émoustillé, gargouille allègrement.
    Pourtant, la nourriture n’a aucun goût. Non qu’elle soit mauvaise, ou, au contraire, exquise. Simplement, le garçon … ou l’enfant ? mâchonne avec un calme de bovin son petit déjeuner, écrase et pétrit de ses molaires des aliments, dont il écoute le son. Crock, crock, crack. Puis, il avale. Puis, pour accompagner une nouvelle bouchée de pâtée, il se saisit de l’abreuvoir, entre ses grandes pattes maigrichonnes et nervées, et boit. Déglutissant lentement, sous le regard exalté de la mère qui glousse d’un air entendu.
    « Tu en veux un peu plus mon chouchou ? »
    Non. Un non de la tête. Si timide qu’en vérité il se confondrait presque avec le mouvement balancier de son visage si inexpressif. Alors, elle verse de nouveau dans le bo-bol de chouchou l’exquise boustifaille qu’elle a mis tant de cœur à préparer.
    Et il continue à mâchouille ces mêmes céréales qu’on lui sert depuis 5 ans. Sous le regard vigilant de Nanny et Mère. La gouvernante, elle, s’en fout. N’a de place ici, dans ce troupeau que parce qu’elle souhaite gagner un peu plus de fric qu’une simple ménagère. N’ayant aucune dévotion pour cette hystérique famille sans principe. Entre le petit prince, Kaeso, cet avorton semblant n’avoir ni sentiments, ni volonté ; cette mère gavant son enfant pour qu’il se surpasse et gagne encore plus de compétition ; et le père, ce Monsieur toujours si soigné n’ayant d’yeux que pour son téléphone. Ou pour la cuisinière, peut-être ? Un alléchant portrait de groupe. Il était cependant fort probable qu’une jeune fille comme elle n’ait aucune idée des mœurs de cette haute société dans laquelle nageait avec enthousiasme les de Longpré. Et, pour compléter le portrait de cette cuisine, l’inquiétante Nanny au regard pers, aux allées et venues fantomatiques. La seule domestique de le couple Longpré considère comme faisant partie de leur « famille. »
    « Nanny, vous allez préparer les affaires de Kaeso, je vous prie. Vous savez que c’est très très important pour lui aujourd’hui. Je vous l’ai pourtant répété, n’est-ce-pas. Déjà hier ! Il a une compétition très très importante. Je suis sûre qu’il reportera le premier prix, notre petit prince, n’est-ce pas ? C’est aussi très très important pour nous. Mais cela ne fait aucun doute. Nous pourrions même parier sur lui comme cheval de course, déclare t’elle avec un rire cristallin, tandis que la gouvernante effacée acquise silencieusement. J’ai déjà commencé à préparer le repas pour célébrer sa victoire.
    En même temps, me direz vous, avec toutes les bonnes choses qu’on lui donne à manger, notre petit héros ne peut que gagner. Ce sera un champion. C’est très très important. »
    Sa bouche en cœur se referme, et elle jette un dernier regard protecteur sur sa progéniture qui ingurgite ses céréales, lape son lait. Tandis que Nanny trottine derrière Madame, et se retire pour exécuter les ordres dans sa chienne de vie.

    Son regard est terne et fermé, devant la piscine, à côté de toutes ces bêtes de compétition qu’on photographie glorieusement. Portrait pseudo-immortel, qui finira bientôt dans une poubelle, sans nul doute. Il tente maigrement de se hisser sur la pointe des pieds ; c’est vrai qu’il est un peu plus petit que les autres, un peu plus fluet, mais autour de son cou luit quand même un joli bouton d’or, tout épanoui de splendeur.
    L’entraîneur est en bout de rangé, et même sa moustache grisonnante semble sourire. Il fera, à la fin des photos, une grande déclaration, avec son fort accent allemand, ventera ses fiers produits. Surtout le petit Longpré, qui a obtenu sa médaille d’or. Bizarrement, ça ne lui fait rien, il n’est pas l’un de ces nouvelles pouliches, entrées dans la compétition avec nervosité. Il est habitué, et ne ressent plus rien de grisant à ce manège acide.
    Manger ses exos, travailler ses croquettes, ou peut-être est-ce l’inverse ?
    Il ne sait pas ; ne sais plus ; n’a peut-être jamais su.

    [Ce que le manuel de l’éleveur modèle ne mentionne pas.]
    Ce gars-là deviendra fou. Tout le monde est capable de le prédire. Mais nul n’ose l’exprimer ouvertement. Rien qu’à le voir se brosser les dents. Le garçon se brosse les dents et crache dans la faïence laiteuse. Une fois, deux fois. Fait couler l’eau. Manipule l’objet d’une façon dextre et tout à fait assurée. Un tour, demi-tour, savant ballet de la propreté. Il met sa main en coupelle, et recueille religieusement l’eau glacée qui coule du robinet, et la laisse s’échapper, tout en s’acharnant sur ses petits cros. Regardant par la suite dans la glace, sous tous les angles, chacune de ces grandes dents fermement plantées dans sa bouche. Parfaitement alignées par la main d’un ingénieux architecte. Qui avait beaucoup de goût, il fallait bien l’avouer.
    De nouveau, Kaeso crache, et, s’étant rincée les dents, avance son museau plus près de la glace. Qui reflète sa charmante bouille dégénérée. C’est une bonne chose, songe t’il. Pourtant une chose le dérange, dans cette glace qui reflète également, derrière lui, la troisième étagère de son placard. Où s’alignent ces fichus trophées, ouvertement goguenards. Et qui, la nuit, prennent vie et le narguent. Oh, ne riez pas ! Lui, il les entends, mais préfère fermer les yeux, tentant de rester serein. Hélas. Au bout d’un certain temps, il se lève, met à sac l’étagère, piétine les médailles d’argent, éparpille tout ce bronze et envoie valdinguer ces fantômes, que, demain, Nanny ramassera sagement. Rangera. Epoussètera. Et cela n’aura servit à rien. Dans cet éternel retour, Kaeso verra la gouvernante -ou le spectre ? passer devant lui, nettoyer ces petits objets brillants. Peut-être est-elle de leur côté ? Il n’en sait rien. Une fois de plus. Mais un jour viendra où ces choses, cette violence saugrenu finir par surgir par la soupape de sécurité. Et toutes ces angoisses refoulées jailliront et brûleront son visage. Sinistre prophétie pour un si mignonnet gringalet. Pourtant.
    Il se regarde dans la glace. Et y voit ce garçon de 16 ans, déjà, jeune agneau ou triste épouvantail aux cheveux en bataille. Puis cette rangée de médaille, d’abord or, puis argent, et enfin massivement bronze. Et en sa cervelle rongée, dans laquelle nul ne soupçonne l’existence d’un sentiment humain, s’associe brusquement cette succession d’échec à l’attitude de sa mère. Seule Nanny, demeurant le même bloc de glace. Il cligne des yeux, étourdi, comme frappé par une soudaine révélation. En effet, l’adolescent s’extirpe de la salle de bain, et court pour trouver l’objet de sa soudaine inspiration.
    Un briquet, tout simplement.

    [16 ANS]
    Le garçon se brosse les dents et crache dans la faïence laiteuse. Une fois, deux fois. Fait couler l’eau. Manipule l’objet d’une façon dextre et tout à fait assurée. Un tour, demi-tour, savant ballet de la propreté. Il met sa main en coupelle, et recueille religieusement l’eau glacée qui coule du robinet, et la laisse s’échapper, tout en s’acharnant sur ses petits cros. Regardant par la suite dans la glace, sous tous les angles, chacune de ces grandes dents fermement plantées dans sa bouche. Parfaitement alignées par la main d’un ingénieux architecte. Qui avait beaucoup de goût, il fallait bien l’avouer.
    De nouveau, Laerte crache, et, s’étant rincée les dents, avance son museau plus près de la glace. Qui reflète sa charmante bouille dégénérée. C’est une bonne chose, songe t’il. Il observe régulièrement les progrès. Chaque jour, pour être exact. C’est une promesse que le jeune fou s’est faite. Devenir fou, pour, par la suite, pouvoir triompher là où tout autre échouerait. Suite à cela, une fois mis à ce niveau, le garçon escompte bien tirer quelque parti de cette compétence nouvellement acquise. Et, sans mauvais jeu de mots, faire des folies avec.
    Mais avant tout cela, il se laisse contempler un bref instant encore son reflet si cynique. Satisfait de son examen quotidien, il quitte la salle de bain exigüe, claquant la porte sur son passage. Aujourd’hui étant un grand jour. Un jour ordinaire, bien évidemment, si naïf. Une routine, en quelque sorte pour tous ces petites horloges humaines, savamment réglées. Quittant alors ses pantoufles odieusement criardes, le cerveau de Laerte lui dicterait bien volontiers de les ranger au troisième étage, mais celui-ci n’en fait qu’à sa tête, et les jette négligemment sur l’une des étagères. En effet, quelle libération de ne plus écouter et obéir de façon traumatique à ce tyran … écervelé ? qu’est la raison. Puis il glisse ses menus pieds frileux dans une autre paire, et, ainsi équipée, s’en va sur le chemin de l’aventure. Ou de la gloire ? Il n’en sait rien. Son être n’est qu’une vague ébullition de sentiments futiles parmi lesquels prédomine sans nul doute l’excitation.
    Tout émoustillée, il sort de la bicoque légèrement suspecte, ferme sans conviction la porte, et dévale l’escalier miteux où, parfois, quelques lattes ressemblent curieusement à des chausse-trappes, tendus là pour mieux le faire déraper. Avec une méthode insidieuse.
    Inutile, hélas. Il saute les marches trois par trois, de ses longues guibolles chevalines, et sort de la pension misérable, pour se retrouver dans la rue. Animée seule par les odeurs plus ou moins infecte de nourriture. De boustifaille. Savant mélange d’huile qui n’est pas sans lui rappeler une douloureuse nuit de juin, sous une écrasante chaleur, avec une musique russe, et un fou furieux qui jouait avec des armes. C’est pour lui qu’il est venu ici, après tout. Ne se l’avouant qu’à moitié. Pour pouvoir, sans doute, une fois au moins, avoir la joie de rire, tel un névrosé que rien ne saurait apaiser, et finalement, accomplir le plan usé qui ne cesse de trottiner dans sa tête depuis ce jour-là. Si proche … ou si loin ? L’inconscience délicieusement léthargique s’agrippe à son petit cœur sec, le parasite avec délectation, et refuse de le lâcher. Que voulait-il, déjà, ce soir-là ? L’étrangler, consommer son agonie à petit feu après lui avoir appris que même les fous devraient se plier à une certaine éthique ? Oui, certes, mais il faudrait néanmoins apporter quelque rectification au plan. Du moins, en est-il convaincu. Des règles ? Introduire des règles est toujours malvenu, alors, cela au moins, on s’en passerait. Ce qui résumait désormais le plan à cet unique mot : massacrer. Doté d’une mélancolique poésie.
    Lorsque la blonde poupée émerge de ses réflexions, elle se retrouve face à un grand portail noir. Qui tout de suite, éveille en elle l’image fugitive d’une enceinte de prison. D’asile. Peu importe la dénomination du lieu ; ce qui s’y passe se ressemble dans l’un comme dans l’autre. Avec juste, plus ou moins de raffinement, de délicatesse, et de malice. Puisque, de toute façon, si vous entrez là, c’est fatalement pour le bien des personnes qui vous côtoyaient. Autrefois.

    [19 ANS]
    Kaeso se crispe. Dans son petit fossé apparemment si silencieux, il grelotte vaguement. Son t-shirt colle pourtant vaguement à sa peau, tout comme ses cheveux à vrai dire. Il a froid à la nuque, surtout à la nuque, oui, sur laquelle glisse insidieusement une main glacée. Qui le force à courber l’échine, et se recroqueviller tel un insecte rabougri. Une peur terrible l’envahi, il hésite maintenant. Ce serait après tout si facile de lui céder. Il serre dans sa main blanche un bout de fer, rond. En bronze.
    Il ne veut laisser aucune trace de son larcin. Donc, se décide, une bonne fois pour toute.

    Alors, Kaeso grimpe le talus, arrachant pour la première fois une petite motte d’herbe et de terre. D’abord lentement, puis prend de la vitesse, et galope toujours plus vite sur une distance qui lui semble interminable. Puis, arrivée enfin en haut de la petite côté, le garçon franchit d’un saut leste une barrière métallique.
    Prend soudain conscience de l’effervescence de cette autoroute autour de lui. Mais pas pour longtemps. Le choc l’éjecte d’une pichenette rieuse ; il a tout juste de temps de sentir son corps se gondoler sous l’impulsion d’une vague, puis se sent traversé d’une intense énergie. Vole, peut-être. Avant d’atterrir sur le bitume cabossé. La jambe en premier. La jambe gauche, qui semble vouloir s’enfoncer dans le goudron, avec une insistance acharnée et stupide. Faute de quoi, tous les autres os se tassent, et à leur tour compressent son tibias qui se brise dans un craquement très net. Suivit de très près par le rebond de son coude, son corps désarticulé s’affale dans le vrombissement, le gargouillis indifférent des automobiles, des nuages de fumée, qui pas un seul instant ne se laisse le répit de se repaître de ce spectacle. Seuls, sans doute, l’un ou l’autre enfant, sur une banquette arrière aura eu le privilège d’assister à cette enthousiasmante tragédie, pourtant si banale, d’un après-midi d’automne. 3 secondes. Puis c’est sa mâchoire qui fracasse l’épais manteau noir, qu’il aurait pourtant espéré être doux comme du velours. Du velours noir. Comme dans un cercueil. Son crâne se disloque, lui semble-il, en plusieurs morceaux, et les débris éclatés d’os pénètrent sauvagement dans ses fragiles tissus musculaires. Etrange. Il aurait songé que tout serait moins … intense. Et en même temps, tellement plus flamboyant de rage, de colère, de couleur. Alors que tout est gris, ou blanc, ou noir, les couleurs semblent à chaque instant d’amoindrir, se ternir, se fader, pour ne laisser plus qu’une triste et vague impression de relief. Et enfin, la mort s’attaque aux contours, et ne laisse plus que des mouvements impressionnistes dans sa dernière peinture.
    On le retourne.
    Il aurait préféré qu’une roue achève de faire exploser sa boîte crânienne sur tout son volume. C’aurait été, une fois encore, bien plus facile.

    [20 ANS]
    Le garçon se brosse les dents et crache dans la faïence laiteuse. Sans doute moins laiteuse qu’avant. Après tout, ici, il n’est nulle Nanny pour passer un savant coup de torchon assorti de quelques gouttes de produits aseptisant. Une fois, deux fois. Fait couler l’eau. Manipule l’objet d’une façon dextre quoique quelque peu flageolante. Un tour, demi-tour, plus laborieux, savant ballet de la propreté. Il met sa main en coupelle, tente de recueillir religieusement l’eau glacée qui coule du robinet, mais la laisse s’échapper. Brise son quotidien pourtant si important. Il n’y parvient pas, il tremble, tout simplement. Son corps semble une grande asperge rigide et peu souple, qui ne parvient plus à se courber. Regardant par la suite dans la glace, pour se réconforter, cette-fois, sous tous les angles, chacune de ces grandes dents fermement plantées dans sa bouche. Parfaitement alignées. Sans doute la seule chose qui n’avait pas encore changé. Par miracle. Mais il songe, qu’un jour ou l’autre, il deviendra grabataire, il deviendra cette loque que, quelques mois auparavant, il imaginait encore ne jamais être. Il les perdra, ses dents.

    C’est le matin.
    Réglé comme une horloge, Kaeso de Longpré, la patte raide et folle, décent fébrilement les deux marches de son gourbi. Il se coince parfois, évènement qui le contraint à l’immobilité rageuse pendant un certain temps. Il attrape à tout hasard un bout de nourriture, resté sur la table. Peut-être importe depuis quand. D’un geste magistral, il salue la rangée de bêtes empaillées qui gisent, misérable écorchés de la vie, sur des étagères. Des planchettes vacillantes. Puis il attrape





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